Elsa Moati, violon et Celia Oneto Bensaïd, piano, à l’église de Caupenne le 19 juillet 2017. Ces deux artistes prometteuses, lauréates du prix des Moments Musicaux de l’Académie Ravel, ont constitué un programme très français, très XXème siècle, tout en élégance et sensibilité. La célèbre Sonate de Franck, composée en 1886, a trouvé en elles deux interprètes particulièrement sensibles, capables de nourrir les importants contrastes que présentent les quatre mouvements sans jamais porter atteinte à l’unité puissamment lyrique de l’œuvre. À l’ampleur fortement post romantique de cette pièce, les Cinq Aquarelles de Lucien Durosoir (1921) opposaient leur extrême délicatesse. Les artistes ont fait partager au public la délectation que leur inspirent ces peintures oniriques, cette recherche de sonorités inouïes (Vision), de pure poésie instrumentale (Berceuse), de caprices techniques (Intermède). La sonate dite « Posthume » de M. Ravel (1897) fut éditée trois décennies après la mort du compositeur. Construite autour du thème initial largement paraphrasé, elle demande un engagement total du corps et de l’esprit, une véritable énergie intérieure, justement celle qui habitait, ce jour-là, Elsa Moati et Celia Oneto Bensaïd.
Oreille fine